Depuis quelques années, le quiet quitting, ou “démission silencieuse” est un nouveau phénomène qui effraie les entreprises. Accentuée par la pandémie Covid-19, elle concerne les salariés qui ne quittent pas leur travail, mais effectuent le strict minimum pour rester à leur poste, sans se tuer à la tâche. 

Alors d’où vient cette nouvelle pratique ? Quelles conséquences pour les adeptes du quiet quitting ? Et comment les entreprises peuvent-elles l’empêcher via notamment la formation professionnelle ? Vous saurez tout dans ce guide complet !

 

Définition et origines du “quiet quitting

L'origine du "quiet quitting" aux États-Unis

Le quiet quitting prend racine aux États-Unis, et explose après la période de confinement généralisée en 2020. Démocratisé grâce à des vidéos TikTok, il touche majoritairement les moins de 30 ans. L’évolution des modes de travail, avec le télétravail entre autres, a grandement favorisé le développement de cette tendance.

L’inflation récente, la réorganisation post-pandémie et le manque de personnel ont accentué la démission silencieuse. Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises ne répondent plus aux besoins des salariés en termes de formation, de rémunération ou d’évolution de carrière

Comprendre le "quiet quitting"

Pour faire simple, la démission silencieuse au travail n’est pas une démission à proprement parler. L’employé va garder son poste et venir chaque jour au travail, mais choisira d’effectuer le strict minimum, sans se dépasser. 

Concrètement, cela consiste à appliquer uniquement ce qui est inscrit dans son contrat de travail. Les salariés en “démission silencieuse” refusent par exemple toutes missions supplémentaires, respectent les horaires à la minute près, ne répondent pas à leurs mails en dehors des heures de travail, et n’aident pas leurs collègues sur des tâches annexes. 

Les maîtres-mots du "quiet quitting"

“Travailler à hauteur de son salaire”, “privilégier sa vie personnelle”, “ne plus vivre pour son travail” sont autant de principes directeurs du quiet quitting. Encore une fois, cet état d’esprit s’est fortement développé après la pandémie de Covid-19. Les salariés ont vu leurs vies professionnelle et personnelle se mélanger, et la question du sens et de l’équilibre entre ces deux mondes est devenu primordial. 

Adrien Scemama, responsable de Talent.com qui diffuse près de 4 millions d’offres d’emploi mensuellement, l’explique très bien au journal 20 Minutes : “Les adeptes du quiet quitting sont des salariés qui refusent que leur boulot soit au centre de leurs préoccupations. Ils décident alors de ne pas démissionner, mais de ralentir la cadence pour préserver leur santé mentale”.

 

Le quiet quitting en pratique

On l’aura compris : le quiet quitting, c’est effectuer le strict minimum au travail. Mais quels sont les comportements clés qui vous permettront de reconnaître un salarié en démission silencieuse ? 

Le quiet quitting engendre un désengagement global face aux problématiques et aux enjeux de l’entreprise. Le salarié ne se sent plus concerné, et n’a plus envie de se surpasser pour répondre aux attentes de son manager.

Cela se traduit par le refus :

  • des heures supplémentaires
  • de l’attribution de responsabilités qui ne font pas partie de ses attributions 
  • des sollicitations en dehors des heures de travail inscrites dans son contrat de travail
  • des demandes d’aide de la part d’un collègue ou de son employeur

En bref, votre salarié s’en tient au strict minimum, et ne va pas au-delà des conditions exposées dans son contrat de travail. 

 

Quelles sont les causes de la démission silencieuse au travail ?

Les causes du "quiet quitting"

Le quiet quitting dans votre entreprise peut résulter de plusieurs facteurs comme le faible niveau d’engagement, le manque de cohésion dans vos équipes ou encore la perte de sens. 

La baisse d’engagement dans votre entreprise peut être due au manque d’intégration de vos salariés dans les réflexions stratégiques générales de l’entreprise. Vos équipes ne comprennent pas forcément vos choix, et se désintéressent de la mission de l’entreprise. 

Une mauvaise cohésion au sein de vos équipes peut aussi être à l’origine du quiet quitting de certains salariés. Cela accentue le sentiment d’isolement, et le télétravail peut également entraver le sentiment de connexion des collaborateurs entre eux. 

Enfin, on parle de plus en plus de “quête de sens” au travail. Les salariés, et notamment les plus jeunes, veulent être vraiment utiles au travail. Ils ont envie de travailler pour des entreprises qui ont un but précis et qui correspondent à leurs valeurs. Pour cela, ils choisissent souvent des entreprises en lien avec des causes sociales, environnementales ou qui participent à des événements solidaires. 

D’autres facteurs influents

D’autres facteurs peuvent jouer en faveur du quiet quitting. Les salariés adeptes de la démission silencieuse ressentent généralement une fatigue importante et une réelle lassitude face aux tâches qui lui sont confiées. Ce quiet quitting peut aussi être un moyen de préserver sa santé mentale et d’éviter le tristement célèbre “burn-out”. C’est donc aussi un moyen de défense et un signal à ne pas prendre à la légère par les entreprises. 

 

Que risque un salarié à faire le minimum au travail ?

Même si le salarié qui pratique le quiet quitting est à l’abri de sanctions formelles, puisqu’il respecte les conditions de son contrat de travail, certaines conséquences ne sont pas à négliger. 

Tout d’abord, il sera difficile d’obtenir des recommandations de la part de son employeur qui ne pourra (ou ne voudra) pas témoigner en faveur du salarié. 

Une attitude “quiet quitting” peut également engendrer une mauvaise réputation et ralentir la progression de l’employé en interne ou dans d’autres entreprises. 

Et surtout, cette pratique est en réalité le début d’un cercle vicieux dont il faut rapidement s’extirper ! En ne produisant que le strict minimum, vous perdez votre motivation et le sens de votre travail, vous n’avez donc plus envie de vous dépasser, vous perdez encore plus votre motivation… Il s’agit donc d’une fausse solution !

 

Prévention du "quiet quitting" en entreprise

Pour éviter ce type de pratique au sein de votre entreprise, vous pouvez mettre en place plusieurs mesures “préventives” qui assureront le plein épanouissement de vos équipes au travail. 

Une écoute active

Lors de vos entretiens annuels, ou d’échanges informels, écoutez de façon active vos équipes. Il ne s’agit pas seulement de recueillir leurs retours, mais aussi de proposer des solutions pour qu’ils se sentent mieux dans leur travail, et qu’ils retrouvent un véritable sens. 

Vous pouvez par exemple mettre en place un système de “billets” dans lesquels vos salariés pourraient s’exprimer librement (voire anonymement) sur les éléments à améliorer dans votre entreprise. 

Importance de “l'expérience salarié”

Pour renforcer le sentiment d’appartenance et la cohésion de vos équipes, veillez à offrir une expérience employé mémorable. Onboarding, système de parrainage, séminaire d’entreprise, afterwork… 

Ces événements créeront de vrais liens dans vos équipes et aideront vos salariés à se sentir bien au travail. 

Flexibilité au travail

Aujourd’hui et plus que jamais, la flexibilité, le télétravail et l’autonomie sont au cœur des préoccupations de la jeune génération. 70% des jeunes avouent d’ailleurs être prêts à quitter leur emploi si leur manager exige une présence 5 jours sur 5 dans les locaux de l’entreprise. Il est donc absolument nécessaire d’assouplir vos conditions de travail et de coller avec les nouvelles attentes de la génération Z

 

Le quiet quitting n’est pas un phénomène à prendre à la légère. La démission silencieuse au travail touche un grand nombre de salariés, notamment les plus jeunes. Les conséquences pour votre entreprises sont nombreuses : manque de cohésion, baisse de motivation et d’engagement… 

Et difficile d’appliquer des sanctions, les employés étant finalement dans leur bon droit. Pour prévenir ce type d’attitude, restez à l’écoute de vos salariés, proposez des perspectives d’évolutions et de formation, et soyez le plus flexible possible. 

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