Manque de temps, formats peu adaptés… Les travailleurs de terrain font face à de nombreux obstacles pour accéder à la formation. Pour y remédier, Beedeez et l’IFOP explorent des pistes pour mieux les accompagner.
Ils sont ceux que l’on appelait « premiers de cordée » durant la pandémie, ces travailleurs de l’ombre soudain devenus essentiels, à qui l’on doit bien plus qu’on ne le pense. Qu’ils soient agents de vente, ouvriers, ou infirmiers, les travailleurs de terrain font face à de sérieux obstacles pour se former. Pourtant, selon une étude Beedeez-IFOP, 80 % de ces professionnels voient la formation comme un levier essentiel pour évoluer dans leur carrière. Le problème ? Des formats souvent inadaptés à leur réalité et un manque de temps pour se former en continu.
Qui sont les travailleurs de terrain et quels sont leurs besoins ?
Les travailleurs de terrain, ce sont les pros qui bougent : ouvriers, agents de vente, personnel socio-médical… bref, ceux qui font tourner la machine loin des bureaux.
En France, ils forment une part importante des actifs. Souvent jeunes, les travailleurs de terrain sont des maillons essentiels de notre économie.
Le paradoxe ? Leur niveau de qualification est souvent plus limité : 64 % d’entre eux sont sans diplôme, et près d’un sur 5 n’a pas suivi de formations ces six dernières années. Une réalité qui, pour la plupart n’est pas un choix.
Pour les travailleurs de terrain la formation professionnelle est un levier indispensable pour développer son activité et son profil : 80 % des sondés y voient un moyen de booster leurs compétences, et 81 % estiment qu’elle est essentielle pour grandir professionnellement. Seulement, de nombreux obstacles compliquent encore l'accès équitable à la formation.
Des formats de formation pas toujours adaptés aux réalités du terrain
Malgré une demande forte, les moyens de formation peinent à s’adapter aux besoins spécifiques des travailleurs de terrain. Selon ces derniers, les formations classiques manquent surtout d’apprentissage pratique : 63 % affirment que leur meilleur atout pour apprendre, c’est de poser des questions aux collègues directement sur le terrain.
Quant aux formations via des contenus courts et mobiles, idéales pour s’intégrer au quotidien, elles restent rares ou sous-estimées : 61 % des sondés n’ont jamais eu accès à ce type de format.
Autre donnée édifiante, le fait que le temps consacré à la formation varie beaucoup selon le secteur, la qualification et la taille de l’entreprise. En moyenne, travailleurs de terrain ont droit à 25 heures de formation par an, mais pour les salariés de petites entreprises (moins de 20 personnes) ou avec un niveau de qualification faible, ce temps diminue considérablement, limitant l’accès des moins qualifiés à un niveau de compétence plus élevé.
La formation : un moteur d’engagement et d’employabilité
Donner accès à la formation, c’est aussi une façon de fidéliser ces professionnels essentiels : 76 % déclarent qu’elle leur permet de se projeter dans leur entreprise, et 80 % disent se sentir progresser grâce à elle. L’accès à des formations adaptées pourrait donc devenir un argument de taille pour retenir ces talents dans des entreprises en quête de stabilité.
De plus, la formation permet de rêver plus loin. Selon l’étude, les travailleurs de terrain qui ont suivi plus de six formations ces six dernières années se disent bien plus confiants dans leurs chances de changer de poste si besoin. Pour eux, la formation n’est pas seulement une manière de progresser : elle devient une assurance de mobilité et de sécurité sur un marché de l’emploi toujours plus compétitif.
Vers des solutions adaptées : le mobile comme levier de formation
Parmi les possibilités pour rendre la formation accessible à tous, l’une d’entre elles ressort nettement : l’accès à des contenus mobiles et continus, faciles à consulter à tout moment. Bien que 84 % des sondés trouvent les formations en présentiel adaptées, 69 % montrent un intérêt croissant pour le mobile.
Plateformes de e-learning, applications vidéo ludiques… Des formats flexibles, qui pourraient enfin répondre aux besoins des travailleurs de terrain et lever les contraintes de temps et de déplacement.
Alors que la formation reste un levier essentiel pour les travailleurs de terrain, les parcours actuels montrent leurs limites. Offrir des parcours adaptés, notamment via des contenus courts et accessibles facilement, serait un moyen pour les entreprises d’améliorer l’engagement et l'employabilité des travailleurs.
De quoi leur donner les moyens de se projeter, sans limiter leurs horizons professionnels !
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