Le blended learning, ou apprentissage mixte, se développe davantage sur le plan scolaire que professionnel. Présentant plusieurs avantages, il est devenu la méthode de formation de référence. Il offre plus de liberté aux apprenants qui disposent des ressources nécessaires à tout moment. Il optimise le temps d'échange et de feedback lors des sessions présentielles. Il constitue une méthodologie pédagogique enrichissante et innovante. Toutefois, il présente certains désavantages qui limitent encore son usage. Quels sont les inconvénients du blended learning et comment les dépasser ? Focus.
Les limites du blended learning
Le e-learning a un bel avenir en entreprise, mais qu'en est-il du blended learning ? Voici quelques exemples de situations qui soulignent les limites de la formation mixte.
Une faible motivation
Certains apprenants n'assimilent pas facilement la partie théorique dispensée à distance. Le manque de compréhension résulte souvent d'une méthode d'apprentissage inadaptée à la capacité intellectuelle de chacun. Il est donc nécessaire de revoir certains points qui sont censés être acquis pendant les sessions présentielles. Si certains considèrent cette mise au point comme une opportunité d'échanges et d'entraide, d'autres la considèrent comme une perte de temps. Ils préféreront avancer leur travail (pour les plus sérieux) ou encore traîner sur les réseaux sociaux (l'avantage, c'est qu'on peut échanger des potins en silence).
Par ailleurs, la formation en blended learning réduit l'interaction humaine entre les apprenants. Se déroulant majoritairement à distance, les cours ne favorisent généralement pas les échanges ou les débats .
Qui plus est, pour le cas particulier d'un apprenant habitué aux cours pratiques, des modules théoriques en ligne peuvent s'avérer démotivants. Prenez un pâtissier qui doit juste regarder des vidéos sur comment préparer le délice coco-framboise glacé (c'est un exemple, hein). Sans pouvoir (littéralement) mettre la main à la pâte ni goûter le résultat. Il risque de trouver ça, comment dire, un peu nul.
Des connaissances en informatique nécessaires
Il faut connaître au préalable les technologies de base pour avancer en blended learning. Il est en effet nécessaire de maîtriser les outils informatiques nécessaires pour suivre les cours et faire les exercices pendant la partie théorique. Un apprenant qui ne manipule pas encore aisément les supports d'apprentissage risque ainsi d'échouer dans sa formation. D'un autre coté, les tentatives de fraude sont plus fréquentes. Le fraudeur peut par exemple copier des réponses trouvées sur Internet lors des tests d'évaluation ou pendant les exercices. Il existe plusieurs outils de vérification de plagiat accessibles gratuitement sur le Web, mais même en confondant le tricheur, on passe à côté de l'objectif de la formation. Qui est d'acquérir des connaissances en général autres qu'aller chercher les réponses sur Google.
Un investissement coûteux
La méthode de formation hybride requiert du matériel informatique disposant des supports d'apprentissage proposés par les formateurs. L'acquisition de ces équipements et l'installation des outils nécessaires peuvent s'avérer onéreuses. Les apprenants n'ont pas forcément les moyens de s'en procurer. Dans le cadre d'une formation professionnelle, le blended learning constitue un réel investissement pour l'entreprise. Notons tout de même que le retour sur investissement peut en valoir la peine. Pour une session impliquant de nombreux employés ou départements, elle doit ainsi mettre à disposition les équipements informatiques correspondant aux effectifs. Il est par ailleurs indispensable d'entretenir régulièrement le parc informatique afin d'assurer son bon fonctionnement. Ainsi, l'apprentissage mixte engage des frais de maintenance des supports de formation.
Comment solutionner ces inconvénients ?
Il est possible de remédier aux éventuelles limites de la formation en blended learning. Dans le cas des situations précitées notamment :
Une remotivation
Les professionnels pédagogiques suggèrent de varier les activités en phase de formation virtuelle afin de susciter un engagement de la part des participants. Au lieu de proposer une formation complètement théorique, il est préférable d'ajouter des activités et des étapes pratiques à réaliser. On peut également avoir recours à la gamification des contenus. Ces méthodes évitent de s'ennuyer à force de rester constamment derrière un écran de travail. Le pauvre pâtissier précédemment cité préférera ainsi une recette guidée pour son délice coco-framboise. Cette approche améliore également la vitesse de compréhension de l'apprenant. Ce dernier considèrera ainsi la session présentielle comme une formation approfondie et non plus comme un gaspillage de temps pour la répétition. Il est aussi recommandé de mettre à disposition des supports qui favorisent l'interaction entre les apprenants. Les formateurs peuvent entre autres proposer des cours en visioconférence, des forums d'échange, des activités collaboratives, etc. On se rapproche du social learning, qui crée souvent un fort engagement chez les apprenants.
Un atelier d'apprentissage informatique
Il est conseillé de recourir à des outils de travail faciles à manipuler pour assurer une formation semi-présentielle. Il est également possible de proposer une première séance en présentiel. Celle-ci peut se présenter sous forme d'atelier au cours duquel les participants rencontrent leurs formateurs, découvrent le contenu et l'objectif des cours... Elle servira également à montrer aux apprenants l'usage des supports mis à leur disposition. Les plus avancés peuvent guider les plus jeunes, dans une démarche de peer learning. Une mauvaise manipulation des outils d'apprentissage risque de gaspiller les ressources. Il faut noter que les technologies de l'information tiennent une place importante actuellement, dans la vie professionnelle et même personnelle. Il est ainsi essentiel d'encourager les apprenants à se familiariser avec les outils nécessaires. Lorsqu'ils n'auront plus de difficulté à les utiliser, ils pourront s'investir davantage dans l'exécution de leurs tâches.
Un investissement rentable
Proposer une formation hybride engendre des frais qui peuvent paraître onéreux. Toutefois, il ne s'agit que d'une dépense à court terme. Une fois que les apprenants familiarisés avec les modules proposés et l'objectif de l'apprentissage atteint, ils apporteront une réelle plus-value à l'entreprise. La formation permet en effet d'augmenter les compétences de chaque employé et d'optimiser leur qualification dans la réalisation du travail. Elle contribue ainsi à l'amélioration de la productivité de l'entreprise et lui permet de rester compétitive sur le marché. Du côté de l'apprenant, la formation favorise son développement personnel et optimise ses compétences. Elle lui permet de devenir complètement opérationnel et autonome. Ainsi, une pâtisserie qui propose des délices coco-framboise glacés gagnera en notoriété et attirera plus de clients (non parce que c'est super bon, vraiment).
Le blended learning combine deux types de formations. D'un côté, il propose une formation à distance, généralement théorique. D'un autre, il comprend des sessions présentielles servant aux échanges et aux mises au point avec les formateurs. Il présente de nombreux avantages, l’imposant comme la méthodologie pédagogique de référence actuelle. Il existe néanmoins certaines limites à son utilisation, telles que le manque de motivation, le coût de la formation et la capacité à s'adapter à des outils technologiques. Cependant, les limites et cloisonnements du blended learning peuvent être dépassés pour une pédagogie optimisée et personnalisée.
Vous aimerez aussi
Ces articles